En glanant fébrilement un retour d’attention à propos de nos productions, on m’a fait (par deux fois) remarquer “tu t’es bien débrouillé avec l’IA pour ton clip “Quart de siècle””.

Si deux d’entre vous m’ont fait cet aveux (pas en ces termes exacts, c’est vrai mais l’idée y est), je me suis dit que ça nécessitait un démenti, d’autant que ça explique peut-être la tiédeur des retours voire l’absence de commentaire sur les pages Youtube (oui, le clip est sur la page Youtube de labelaubois et sur celui d’Inframarge) alors que ceux a qui nous l’avons présenté directement et pour lesquels j’ai donc eu l’occasion d’en expliquer la genèse, nous en ont fait un commentaire enthousiaste (si si).

Alors, l’IA (Liya) se cache-t-elle comme autrice de ce clip ?

Pour vous répondre, je vais vous en expliquer la création (tant pis pour vous) :

Il est vrai que j’ai pensé un certain temps créer un clip par IA pour la chanson Liya.  Ça me semblait raccord avec le fait d’avoir fait intervenir ChatGPT pour une partie du texte et avoir fait dire puis chanter ce texte par une voix artificielle.
Les outils gratuits à disposition ont eu vite fait de briser cette ambition. Ceux que j’ai identifiés n’ont rien produit d’intéressant. Juste des tous petits bouts de vidéos sans cohérence et ça m’a semblé si fastidieux que j’ai très vite renoncé.

Pour “Quart de siècle” donc, je n’ai jamais envisagé de créer quoi que ce soit par IA. Sa seule aide a été de me guider dans les réglages de colorimétrie et l’étalonnage.

Concrètement, nous avons enregistré Sève et moi 6 versions de la chanson. Comme nous l’avions déjà testé sur le clip “Enrobée“, il y avait 3 versions accélérées puis 3 versions ralenties. Le tout remis à la bonne vitesse donne souvent un résultat intéressant. C’est moins visible que pour le clip “Enrobée” mais c’est là.
Ça s’est fait avec les moyens du bord: smartphone sur un pied et un stabilisateur qui traque les visages (ce qui explique un cadrage pas trop déconnant). fond blanc grâce à l’écran du vidéoprojecteur et éclairage led de chez Lidl.

Pas d’IA

J’ai ensuite cherché des images et des sons d’archives : ceux de Neil Armstrong, un reportage sur mai 68, Claire Chazal et PPDA sur TF1 lors du passage à l’an 2000

Pas d’IA

Les vidéos et les photos des télévisions ont été glanées sur les sites qui mettent à disposition des contenus libres de droits.

Pas d’IA

le montage a été fait sur Vegas avec une carte graphique très peu commode au point que je viens d’en changer. J’ai dû mettre des fonds verts dans certaines photos avec Photoshop pour créer certaines incrustations quand elles n’y étaient pas déjà.

Pas d’IA

Les traveling, zooms et dé-zooms sont fait manuellement. Dites vous par exemple (pour ça il va falloir revoir le clip, désolé) que le titre “Quart de siècle” que l’on voit sur la cassette à 1 mn 53 s est une incrustation de texte que j’ai dû synchroniser frame par frame pour qu’il semble être vraiment sur l’image.

Pas d’IA

Le sous-titrage automatique de Youtube est médiocre. J’ai donc dû refaire la correction et la synchro

Pas d’IA

J’ai toutefois demandé l’aide de ChatGPT, je l’avoue, mais elle n’a rien fait en soit sinon deux choses : Elle m’a fourni les titres de début et de fin car je voulais que leur typographie coïncide avec leur époque et surtout elle m’a aidé dans les réglages des rendus. Je lui ai demandé de m’indiquer quelles colorimétries correspondaient aux années 70, 80, 2000 et actuelles. Elle m’a fourni les réglages du logiciel pour obtenir les rendus que j’avais imaginé. D’une part, j’ai effectué ces réglages manuellement. D’autre part, ses indications étaient souvent imprécises car elle peinait à me décrire exactement ce que je devais faire (en raison des versions des logiciels qui différaient) et j’ai souvent finalement dû improviser les réglages.

Donc un peu d’IA

En conclusion, j’espère que cette explication réveillera un peu votre intérêt pour notre travail.  Je vous assure que je n’aurais pas l’indécence de vous proposer d’écouter et voir ce que nous imaginons si nous n’en étions pas responsables.
Ce qui m’inquiète un peu par contre, c’est cet effet inattendu de l’IA (un de plus) : Elle désenchante le monde. Elle banalise l’art. Elle randomise l’acte humain. Et il faut désormais lutter pour retrouver notre curiosité et notre étonnement devant ce que nous découvrons.

Nous agissons désormais comme si rien n’était impossible et donc plus rien n’était merveilleux (là je ne parle pas forcément du clip, quoi que…).

Soit nous nous emportons devant la moindre annonce sans la vérifier (nous avons d’ailleurs assisté en ce mois de décembre 2025 a un très grave exemple avec la vidéo du soi-disant coup d’état en France, vu 22 millions de fois et que Facebook a refusé de retirer)

Soit nous nous retenons de nous investir car tout est égal faute de savoir démêler le vrai du faux

Au final, tout nous est égal.

Chris2025

 

 

PS : Pas d’IA pour le Charly aux couleurs de ChatGpt et avec son logo dans les yeux. Juste un petit peu de temps de transformation sur photoshop

Sortie du clip “Quart de siècle” – Inframarge

Ce samedi 15 novembre 2025 à 11h, Inframarge dévoile le clip de Quart de siècle. Une chanson qui remonte le fil depuis les années 70, passe par les promesses de l’an 2000 et dresse, sans fard, le bilan un quart de siècle plus tard.

Ce clip, c’est notre manière de mettre en images ce regard lucide — parfois tendre, parfois un peu grinçant — sur le temps qui passe et sur ce que nous avons fait de nos espoirs.

Vous pouvez le découvrir maintenant sur YouTube. On espère qu’il vous touchera autant que nous avons pris plaisir à le créer.

Chris2025

Quart de siècle

  1. Quart de siècle Inframarge 06:19

L’anti-nostalgie

Nous sommes sans doute presque tous passés par ce sentiment tenace du “c’était mieux avant”.
Nos instants de bonheur ne suffisent pas à éloigner l’angoisse de la déchéance des corps, de la perte des êtes chers, de la douce pente vers l’inéluctable.

Etre nostalgique, c’est souvent ne voir dans le passé que ce qu’il avait de bien et mettre de côté ce qui nous y manquait, soit parce qu’on ignorait que ça pourrait exister plus tard, soit parce qu’on était paradoxalement aveuglés par ce que cet ancien présent avait déjà de mieux que le passé encore plus ancien où nous n’étions pas (et heureusement d’ailleurs).

Si je vous perds là, c’est parce que la nostalgie est une illusion qui ne demande qu’un point de vue pour distordre nos souvenirs. Elle est donc par nature très floue.
Et il faut résister à la tentation de nous représenter une époque perdue comme un lieu du temps où nous voudrions pouvoir nous réfugier.

Ce que raconte “Quart de siècle”, ce n’est pas du tout ça. Et peut-être même le contraire.
Je raconte justement ce qu’a été notre enfance dans les années 70 comme une époque qu’il faut renoncer à décoder avec nos filtres actuels. Elle n’était pas meilleure. Elle était inconsciente de ses défauts et de ses qualités.
Nous avons grandi hantés par cet horizon qu’était l’an 2000. Il me semble qu’il est très difficile aux générations y et z de se représenter ce que ça a pu signifier pour nous en terme de fantasme et d’appréhensions.

Et c’est justement de cette attente trahie dont parle cette chanson.
Pas parce que nous avons été plus naïfs ou plus négligents que les autres générations d’avant ou d’après mais parce on nous a prédit un avenir caricaturé et définitif et qui, finalement, a été à la fois une continuité de notre époque et bien plus étrange que ce que nous aurions pu imaginer.

J’ai relu récemment “le voyageur imprudent” de Barjavel et la série des Robots de Isaac Asimov. Ce qui me frappe le plus dans ces œuvres, c’est le futur désuet qu’elles imaginent. Y sont décrites des choses extraordinaires (une société où les individus sont biologiquement spécialisés pour Barjavel, des robots pensants, prémisse de l’IA pour Asimov) mais dans le même temps, Les auteurs n’ont pas réussi à anticiper la transformation en profondeur des mœurs, des rapports humains.

J’ironise sur l’an 2000 qui finalement n’aura même pas été capable de nous offrir un bug, pourtant annoncé et redouté. Je ne veux pas dire que je promets le même destin à d’autres annonces catastrophiques sur le climat ou sur la fin des démocraties. Au contraire, je veux dire à notre jeunesse qu’on se trompe toute notre vie et que ça ne doit pas nous empêcher d’avancer, qu’on doit rester conscients et jamais résignés.

Voici donc “Quart de siècle”, une nouvelle tentative personnelle pour porter un regard sur le monde

Chris2025

 

  1. Extrait"quart de siècle" Inframarge

Sève et moi avions été conviés par nos amis dijonnais, Richard et Valérie à une soirée chez un négociateur en vins de Bourgogne quelque part dans les vignes de Marsannay-La-Côte.

Nous étions déguisés (j’adore ça !). Sève m’avait confectionné une panoplie de Jedi (l’épisode 1 de la prélogie Star Wars venait tout juste de sortir) et j’avais donc une fausse natte et un sabre laser bricolé à partir d’une lampe torche et rouleau de film plastique translucide bleu pour protéger les livres scolaires).

Sève avait revêtu la tenue de Lara Croft, débardeur moulant, short de baroudeuse, boots et elle s’était même fabriqué des holsters pour porter deux facsimilés de Desert Eagle sans doute achetés à la Foir’fouille de Quétigny.

Je me souviens peu de cette soirée. Il y a avait du monde. Richard et Valérie bien sûr mais aussi Christophe Q et son épouse du moment.

Voilà

C’était il y a 25 ans

Un quart de siècle quoi

Et vous ? Vous étiez où le 31 décembre 1999 juste avant minuit ? Racontez moi…

Inframarge (faire-part de naissance)

Je reprends ici l’article que j’ai publié sur Facebook il y a quelques jours et je rajoute quelques commentaires à la fin :
Fini de tergiverser. On ne mettra pas tout le monde d’accord et nous nous épuisons à repenser notre signature.
“Inframarge” coche pas mal de case : original, pas de concurrence.
Voilà comment on vous l’explique :
“Inframarge, c’est un mot inventé.
Un mot qu’on a trouvé là où il n’y en avait pas.
Dans les blancs des pages,
Dans les pensées qu’on tait,
Dans les silences d’une époque trop pleine de bruit.
Nous sommes deux.
Deux voix, deux regards, souvent en décalage, parfois en écho.
On ne fait pas de musique pour convaincre,
mais pour insinuer, remuer, troubler.
Pas pour affirmer,
mais pour gratter dans ce qu’on évite.
L’idée a émergé de ma chansons “Mon histoire commence ainsi” de l’album “Ere de Je”
Nos chansons ne crient pas.
Elles persistent, comme une idée qu’on n’arrive pas à oublier.
Elles naissent souvent la nuit,
dans un demi-sommeil ou un trop-plein de lucidité.
Elles parlent de ce qui ne se dit pas facilement :
la fin de vie, l’intelligence artificielle, les marges scolaires,
les rêves manqués, les vérités tronquées.
Inframarge, c’est l’espace que l’on ne regarde jamais,
mais où tout se joue.”
Nous avons un nouveau compte Instagram dédié
J’ai remis les publications précédentes sur toutes les plateformes, Deezer, Spotify et bien d’autres et vous nous trouverez très facilement sous ce nouveau nom.
Je compte sur vous pour vous réabonner à notre musique sur vos comptes préférés car on repart de zéro en terme de visibilité. Mais au moins Inframarge est unique et ne peut plus être confondu.
Il me faudra sans doute un peu de temps pour remettre tous les visuels et les vidéos sous ce nouveau nom alors ne vous étonnez pas de nous voir encore apparaître sous nos anciens noms. Vous pouvez même me les signaler quand vous en trouvez, ça nous aidera.
Voilà les nouvelles
Chris juillet 2025