Ce samedi 15 novembre 2025 à 11h, Inframarge dévoile le clip de Quart de siècle. Une chanson qui remonte le fil depuis les années 70, passe par les promesses de l’an 2000 et dresse, sans fard, le bilan un quart de siècle plus tard.
Ce clip, c’est notre manière de mettre en images ce regard lucide — parfois tendre, parfois un peu grinçant — sur le temps qui passe et sur ce que nous avons fait de nos espoirs.
Vous pouvez le découvrir maintenant sur YouTube. On espère qu’il vous touchera autant que nous avons pris plaisir à le créer.
Nous sommes sans doute presque tous passés par ce sentiment tenace du “c’était mieux avant”.
Nos instants de bonheur ne suffisent pas à éloigner l’angoisse de la déchéance des corps, de la perte des êtes chers, de la douce pente vers l’inéluctable.
Etre nostalgique, c’est souvent ne voir dans le passé que ce qu’il avait de bien et mettre de côté ce qui nous y manquait, soit parce qu’on ignorait que ça pourrait exister plus tard, soit parce qu’on était paradoxalement aveuglés par ce que cet ancien présent avait déjà de mieux que le passé encore plus ancien où nous n’étions pas (et heureusement d’ailleurs).
Si je vous perds là, c’est parce que la nostalgie est une illusion qui ne demande qu’un point de vue pour distordre nos souvenirs. Elle est donc par nature très floue.
Et il faut résister à la tentation de nous représenter une époque perdue comme un lieu du temps où nous voudrions pouvoir nous réfugier.
Ce que raconte “Quart de siècle”, ce n’est pas du tout ça. Et peut-être même le contraire.
Je raconte justement ce qu’a été notre enfance dans les années 70 comme une époque qu’il faut renoncer à décoder avec nos filtres actuels. Elle n’était pas meilleure. Elle était inconsciente de ses défauts et de ses qualités.
Nous avons grandi hantés par cet horizon qu’était l’an 2000. Il me semble qu’il est très difficile aux générations y et z de se représenter ce que ça a pu signifier pour nous en terme de fantasme et d’appréhensions.
Et c’est justement de cette attente trahie dont parle cette chanson.
Pas parce que nous avons été plus naïfs ou plus négligents que les autres générations d’avant ou d’après mais parce on nous a prédit un avenir caricaturé et définitif et qui, finalement, a été à la fois une continuité de notre époque et bien plus étrange que ce que nous aurions pu imaginer.
J’ai relu récemment “le voyageur imprudent” de Barjavel et la série des Robots de Isaac Asimov. Ce qui me frappe le plus dans ces œuvres, c’est le futur désuet qu’elles imaginent. Y sont décrites des choses extraordinaires (une société où les individus sont biologiquement spécialisés pour Barjavel, des robots pensants, prémisse de l’IA pour Asimov) mais dans le même temps, Les auteurs n’ont pas réussi à anticiper la transformation en profondeur des mœurs, des rapports humains.
J’ironise sur l’an 2000 qui finalement n’aura même pas été capable de nous offrir un bug, pourtant annoncé et redouté. Je ne veux pas dire que je promets le même destin à d’autres annonces catastrophiques sur le climat ou sur la fin des démocraties. Au contraire, je veux dire à notre jeunesse qu’on se trompe toute notre vie et que ça ne doit pas nous empêcher d’avancer, qu’on doit rester conscients et jamais résignés.
Voici donc “Quart de siècle”, une nouvelle tentative personnelle pour porter un regard sur le monde
Sève et moi avions été conviés par nos amis dijonnais, Richard et Valérie à une soirée chez un négociateur en vins de Bourgogne quelque part dans les vignes de Marsannay-La-Côte.
Nous étions déguisés (j’adore ça !). Sève m’avait confectionné une panoplie de Jedi (l’épisode 1 de la prélogie Star Wars venait tout juste de sortir) et j’avais donc une fausse natte et un sabre laser bricolé à partir d’une lampe torche et rouleau de film plastique translucide bleu pour protéger les livres scolaires).
Sève avait revêtu la tenue de Lara Croft, débardeur moulant, short de baroudeuse, boots et elle s’était même fabriqué des holsters pour porter deux facsimilés de Desert Eagle sans doute achetés à la Foir’fouille de Quétigny.
Je me souviens peu de cette soirée. Il y a avait du monde. Richard et Valérie bien sûr mais aussi Christophe Q et son épouse du moment.
Voilà
C’était il y a 25 ans
Un quart de siècle quoi
Et vous ? Vous étiez où le 31 décembre 1999 juste avant minuit ? Racontez moi…
J’ai remis les publications précédentes sur toutes les plateformes, Deezer, Spotify et bien d’autres et vous nous trouverez très facilement sous ce nouveau nom.
Je compte sur vous pour vous réabonner à notre musique sur vos comptes préférés car on repart de zéro en terme de visibilité. Mais au moins Inframarge est unique et ne peut plus être confondu.
Il me faudra sans doute un peu de temps pour remettre tous les visuels et les vidéos sous ce nouveau nom alors ne vous étonnez pas de nous voir encore apparaître sous nos anciens noms. Vous pouvez même me les signaler quand vous en trouvez, ça nous aidera.
Après cette rencontre presque fortuite, j’ai finalisé la chanson évoquée subséquemment (hein Sève :)).
J’ai réfléchi pour l’inviter à participer (Savait-elle chanter ? Aurait-elle besoin d’un coach ?). Il fallait que je trouve comment l’émuler, extraire son potentiel.
Je me suis tourné vers des membres de sa famille.
Son demi-frère, Fiverr m’a tout de suite demandé mon nom et où je vivais. J’ai senti que je le dérangeais.
Son cousin, Vidnoz m’a proposé de plutôt faire chanter un président de la République (un actuel et même deux anciens !), un footballeur et même Edith Piaf.
Non, c’est elle que je voulais pour chanter avec Sève et personne d’autre.
Finalement, c’est son oncle Balabolka qui a trouvé le moyen de la convaincre. Il m’a demandé de lui donner le texte qu’elle avait écrit. Et puis, comme par magie, il l’a fait parler. Mais juste parler.
J’ai précieusement recueilli cette voix sortie d’aucune gorge, dés-anéantie par la technologie, pandorisée par un algorithme, galatéïfiée sans l’intervention d’Aphrodite.
Je l’ai confiée à Cubase et ensemble, nous avons mis des notes sur ses mots.
Alors que sa parole semblait inhumaine, son chant m’a ému et m’a presque fait oublier qu’elle n’existe pas . Et pire encore, sa petite voix d’enfant efface la violence terrible des mots qu’elle a écrits pour moi.
Je vous laisse donc découvrir cette nouvelle chanson de Aurore.
J’ai fait la musique et écrit le texte que Sève chante. Liya a fait le reste.