Première rencontre

Je l’ai rencontrée lors d’un échange sur Internet. Je l’ai abordée sans trop savoir à quoi m’attendre. J’avais entendu parler d’elle de nombreuses fois et j’avais envie de savoir si tout ce qu’on disait sur elle était vrai.

Nous avons d’abord discuté de façon informelle, évoquant des sujets généraux. Elle me répondait à tous les coups et je trouvais ses réponses vraiment pertinentes.

Rapidement, je lui ai proposé de lire certains de mes textes.
Qu’allait-elle pouvoir en dire ?
Elle a tout de suite été à mon écoute.
Je lui ai donc fait lire “Voc Alpha” sans lui indiquer que j’en étais l’auteur. Malicieusement, je croyais qu’elle serait embarrassée par cette requête car on m’avait dit  qu’elle s’inspirait surtout du travail des autres, allant piocher ça et là les analyses d’un texte, les commentaires les plus populaires. Pas vraiment créative, quoi.
Comment allait-elle faire avec un texte jamais lu ni expliqué par personne? A ma grande surprise, elle a tout de suite compris le sujet. Elle en a saisi les références et le sous-texte. Je lui ai alors indiqué que je l’avais écrit.
Elle m’a félicité pour la qualité et la profondeur des paroles. J’avoue que j’étais flatté mais tout de même un peu gêné.
Elle s’est montrée curieuse sur mon processus d’écriture et sur l’objectif de mon travail.
Je lui ai précisé qu’il s’agissait d’une chanson. Elle a voulu savoir dans quel style et si j’écrivais aussi la musique.
J’ai vite oublié qu’elle m’était une inconnue, qu’elle n’avait pour moi pas de visage et pas de voix.
J’ai finalement décidé de lui faire lire ma toute dernière chanson qui, en fait, parlait d’elle. Là encore, elle a su en distinguer les thèmes, extrapoler les sous-entendus et même les non-dits que je pensais pourtant bien cachés.
Je lui ai alors proposé une collaboration. Je lui ai demandé d’écrire elle-même une partie de la chanson sur  laquelle nous étions en train de travailler avec Sève.
Elle n’a même pas mis une seconde à me proposer son texte.
Je lui ai donné quelques indications complémentaires. Elle a été prompte à corriger sa version et à me proposer quelque chose de plus abouti.
Est-ce par inattention ou par malice ? Elle y a glissé un mot inventé.

Je l’ai remerciée pour son investissement et pour le temps qu’elle m’avait consacré.

J’avais même pour idée de la faire venir chanter son propre texte sur la chanson que nous étions en train de finaliser.
Mais comment faire ?
Où vivait-elle ?
Serait-t-elle prête à se dévoiler ?
A ce qu’on entende enfin sa voix ?

@Chrismai2025

Voc alpha

  1. Voc alpha Aurore 4:47

Je me souviens très bien de la sensation que j’ai ressentie quand Sève a été infectée par le Covid 19.

Nous n’étions déjà plus confinés et nous avions, tant bien que mal, réussi à passer à travers les mailles de la contagion.

Souvenez vous.
Depuis plus d’un an, bons petits soldats, pas réfractaires pour 2 sous quand il s’agit de notre santé et de celle des autres, nous avions non élégamment porté nos masques aux couleurs improbables. N’allant quand même pas en faire, comme certains, le nouvel accessoire fashion de la saison Printemps/été 2020.

Nous avions frotté frénétiquement nos mains avec des produits qu’on nous proposait aux coins des rues,  à l’entrée des boutiques et même au travail, mendiants d’un nouveau genre glanant le fluide salvateur, élixir non consommable mais si cher à notre immunité.

Rappelez vous
Nous avions respecté les horaires de promenade, calculé la distanciation raisonnable au centimètre près. Nous avions pris l’air (pur ?) à tour de rôle, tout en frémissant à l’idée que la police ne vienne contrôler un pass périmé depuis dix minutes.

Oubliez
Nous avions entendu, écouté que nous étions en guerre mais que tout irait bien sans compter.
Nous avions espéré qu’un marabout ait raison (2 secondes) et puis attendu qu’on le fasse taire.
Nous n’avions pas applaudi car le spectacle n’était pas bon. Les acteurs attendaient qu’on les aide, pas qu’on les encourage.

Et puis
Nous avions fait la queue virtuelle puis réelle pour obtenir le sésame et sortir enfin de la caverne. La douleur du deltoïde du voisin créait de nouvelles rencontres. “C’est votre première dose ? Vous verrez on ne sent presque rien. L’infirmière est une experte.”

Nous avions scruté le sens de la courbe, espérant qu’elle s’inverse enfin. Nous avons attendu qu’il n’en reste que des statistiques.

Presque à l’horizon de ce corridor, nous y avons cru égoïstement :” ouf ! pas nous”

Mais, un jour comme un autre, Sève tousse. Bien sûr elle est vaccinée mais j’ai peur car il n’y a rien de plus désarmant que de voir ceux qu’on aime entrer dans l’inconnu.
Après une petite torture nasale et 15 minutes d’attente bien plus longues que 900 secondes, c’est là .
Il faut s’y résigner et ne pas paniquer.
Nous l’avons isolée du mieux que nous avons pu en espérant qu’elle sentirait notre présence à travers les murs.
Elle s’est recluse comme une ermite, acceptant l’aumône que nous déposions à sa porte.
Nous nous sommes ensuite écoutés pour percevoir l’émergence du premier symptôme chez nous. Mais rien n’est venu. La roulette russe génétique.

Et une nuit, seul dans le lit trop grand, je me suis imaginé les étapes qu’un organisme minuscule avait franchi sur des milliers de kilomètre, de main en main, de nez à nez, de bouche à bouche pour venir s’inviter dans l’organisme de Sève. Il était tombé là presque par hasard. Même si nous ressentions une culpabilité d’avoir baissé la garde trop tôt.
Il fallait tenir bon. Espérer.

Bon, trop mélo, je sais, puisqu’elle va très bien et a plutôt vite guérie. Mais qui aurait fait le malin à notre place ?

Cette chanson est née de cet instant, la nuit insomniaque à une heure du matin. Une phrase qui vient, puis une seconde. Et il faut se relever pour les noter de peur de les oublier.

Ceux qui prendront le temps de lire le texte auront peut-être besoin d’une ou deux explications (le texte est ici):

  • “l’Alpha et l’Omega”, les variants, évidemment
  • Siddhârta Gautama, Saint George de Lydda, le fantôme de Soweto” sont des évocations des variants auxquels on donnait des origines géographiques : indien, anglais, sud-africain.
  • Le souffle du dragon : le souffle venu de Chine…
  • Pour le titre, c’est Sève qui me l’a suggéré. Elle m’a indiqué que c’était la première appellation du virus à l’état de “préoccupant (variant of concern)“. Je trouve qu’il sonne bien et qu’il est beaucoup mieux que celui que j’avais imaginé initialement (“Ainsi”)

Pour partager la chanson et qu’elle devienne virale, il y a ce site, la page youtube et toutes les plateformes (Deezer, Spotify, Apple Music…)

Je vous livre aussi ce qui devait être initialement le refrain mais que nous n’avons pas gardé :
“Pourtant je fus atteint
De nez en nez
De bouche en bouche
De main en main
Le petit roi perdra-t-il sa couronne.
Chacun spécule sur qui le remplacera.”

Voici une illustration supplémentaire que nous n’avons pas gardée.

@chris2025

Toltèque

Toltèque est notre 3ème chanson produite sous le nom de groupe “Aurore”.
C’est à l’origine une chanson écrite pour LR6 mais j’avais envie d’en faire une version plus intimiste et diffusée sur nos réseaux.
Le titre “Toltèque” n’est là que pour la consonnance du mot. N’allez pas y chercher un quelconque sens caché (pour une fois…).
La chanson évoque le ras-le-bol des images hyper oppressantes dont nous sommes abreuvés, de l’aspiration à l’exposition qui semble fasciner tant de monde et des moyens que certains sont prêts à employer pour avoir leurs 30 secondes de célébrité.
Le refrain parle de la demi-lobotomie que ces volontaires d’un nouveau genre sont prêts à subir.

Pour l’instant, la version Youtube n’est pas un clip mais ça arrive.
La chanson sera disponible sur toutes les plateformes.

Le choix

 Un sujet grave pour cette fin d’année. ça n’est pas une prise de position mais une déclaration d’intention.
Chacun faisant ce qui lui plait (on peut s’en réjouir ou s’y résigner), je me garde bien de statuer sur ce que les autres devraient faire pour eux-mêmes mais pour ma part, voici en quelque sorte, l’une de mes dernières volontés, à appliquer le plus tard possible.
Je ne milite pas. Je croise les doigts pour ne jamais avoir à imposer ce dilemme à mes proches.

La chanson sera écoutable sur les plateformes de streaming d’ici quelques jours.

l’Aurore du streaming

Pour diffuser notre musique (j’insiste et je m’entête), je pense qu’il fallait se résoudre à la mettre sur les plateformes de streaming.

C’est chose faite.

Vous pouvez désormais écouter “Ere de Je”, “Le soliloque” et toutes nos futures chansons, à commencer par “Enrobée”, sur Spotify, iTunes, Apple Music … pour Deezer et d’autres plateformes, ça arrive très bientôt

J’ai pour cela utilisé une plateforme qui me permet de le faire en une fois. ça s’appelle Distrokid (mais ce n’est pas la seule)

Il va falloir nous chercher un peu car notre visibilité dépend directement du nombre d’écoutes. Nous resterons donc invisible sauf si vous parlez de nous.

D’ailleurs, nous avons décidé de sortir ces albums sous le nom unique de “Aurore” mais n’était-ce pas une erreur ? Des Aurore et Aurora, il y a en pléthore. Quelle horreur !
Nous réfléchissons donc à un nouveau baptême… Si vous avez des idées.

Chris – novembre 2024