Archives de catégorie : Album

Il venait d’avoir 18 ans…

18ans

Aujourd’hui, Lucas a 18 ans.
Voici la chanson que je lui avais consacrée dans l’album “Le roman et l’étincelle”

 

Le malheureux espagnol

la-tour

Pour cette chanson, je ne prends pas la parole. Je l’emprunte à Gérard de Nerval. Même si le projet de l’album est d’écrire sur mes livres préférés, je ne me voyais pas écrire sur un poème et en même temps, je ne pouvais pas ne pas honorer ce texte.

Gérard est un poète du XIXème siècle. Il est assez fréquemment étudié au lycée.
De son œuvre, je ne connais finalement qu’assez peu de choses. La découverte de ce poème magnifique, je la dois à mon prof de français de 1ère A1 (l’actuelle 1ère L avec option maths et philo, je sais que ça peut paraître bizarre et je ne sais pas si ce mélange d’apprentissages existe encore aujourd’hui).
Ce professeur s’appelle Pierre Bastide. Je sais qu’il n’enseigne plus mais qu’il écrit lui-même de la poésie et qu’il publie des œuvres telles que celle-ci “Lithogrammes” .
Même s’il n’en sait rien, je lui dois sans doute mes premiers vrais émois littéraires et sa façon d’enseigner la littérature a donné un amour des lettres et l’envie d’écrire à au moins 2 personnes : (Moi-même, je me cite en 1er, c’est pas bien…) et Patrice Maltaverne qui est un poète habitant aujourd’hui à Metz avec lequel j’étais au lycée. Deux élèves au moins d’une même classe la même année… C’est un bon résultat, une preuve de l’efficacité et de la qualité de l’enseignement en France, non ? Combien au final ce professeur aura-t-il suscité de vocations ?

El Desdichado est un poème très sombre. Quand on s’intéresse à la vie de son auteur, on trouve quelques pistes pour en décrypter le sens. Je n’ai jamais revérifié cette source mais je me souviens encore assez bien des explications de Pierre Bastide : “La tour Abolie” car De Nerval se pensait issue d’une vieille famille noble. “Deux fois traversé l’Achéron” car il a été deux fois interné en hôpital psychiatrique. Je ne vais pas vous refaire mes cours de 1ère mais je vous invite à aller chercher plus profondément le sens de la symbolique de ce poème.

La fin de De Nerval ne manque pas non plus de saveur quand on sait qu’il s’est pendu à un réverbère, rue de la vieille lanterne à Paris, toute une symbolique jusqu’au moment de mourir… mais c’est peut-être une légende…

Chère amie auditrice…

Je reprends ici un commentaire (avec son accord) que Daphné m’a fait parvenir après mon dernier article :

“Salut Christophe, (c’est moi ndlr)
Tes explications dans le dernier article que tu as posté aujourd’hui viennent à pic ! Quand tu écris ” Je ne voulais pas que le texte soit raccord à l’ambiance musicale.”, je comprends désormais mieux tes intentions par rapport à la nouvelle chanson “Les héros” . En écoutant celle-ci, c’est exactement la réflexion que je me faisais : le texte et l’air musical ne sont pas à l’unisson, l’un me racontant quelque chose de grave, de tragique, l’autre plein d’allégresse et sautillant d’un effet sonore à l’autre (un peu trop à mon goût, ça me perd un peu). En tout cas, très chouette ton idée de nous faire partager la manière dont naissent tes textes et chansons. ”

Voici ma réponse qui je l’espère pourrait lancer une petite discussion :

“C’est vrai que c’est souvent un remarque qu’on me fait.
Après tout, je pense que mes textes sont souvent assez fort et je suis certain qu’une intimité de la musique, une ambiance plus épurée et calme les serviraient peut-être différemment. Mais c’est négliger que j’ai envie de faire de la musique, de créer des arrangements sophistiqués. Comme je ne sais pas vraiment écrire autrement et que je ne me vois pas vraiment faire autre chose que des chansons, je me suis résigné à cette contradiction et je l’assume même.
Mais à bien y regarder, je suis aussi dans la droite lignée d’une certaine chanson française. Je pense à la chanson “Sumangali” de Clarika qui traite de l’exploitation des jeunes filles dans les ateliers géants d’Inde, Vincent Baguian (Ce soir c’est moi qui fait la fille), Albin de la Simon (Mes épaules), Aléxis HK (l’homme du moment), pourquoi pas Calogero (Un jour au mauvais endroit) voire Balavoine dans “L’Aziza”et Cabrel dans “La corrida”.

Du coup, je pense que si on s’attache plus aux paroles de la chansons française (d’une certaine chanson française qui se situerait au delà de l’insouciance de Dorothée mais en deçà du pathos de Brel), je suis prêt à soutenir que je suis loin d’être seul dans cette manière de faire.”

Une autre voie

sève-chantePremière incursion de la voix de Sève dans cet album.
Je ne résiste jamais à l’envie et au plaisir de demander à ma Sève de venir chanter quelques-unes de mes chansons. Nos emplois du temps arrivent parfois à se coordonner pour se retrouver autour du micro.
C’est vrai que celui qui “parle” est un homme. Alors pourquoi faire chanter une femme ? Sans doute justement pour bien distancier le personnage de celle qui lui donne sa voix.
Et puis, je propose les chansons et c’est souvent Sève elle-même qui choisit celles qu’elle aimerait interpréter. Je suis souvent (trop) assez exigeant dans la version. J’ai une idée très précise de ce que je veux. Et ça n’est pas toujours tout à fait facile de laisser l’autre s’en emparer et emmener la chanson vers une direction que je n’avais pas prévue.

Côté musique, “La part de l’autre” est calme. Je ne voulais pas que le texte soit raccord à l’ambiance musicale. C’est d’ailleurs souvent que je veux cette incohérence. Cette posture n’est d’ailleurs pas toujours comprise, ou tout du moins appréciée. J’ai parfois eu des retours circonspects, pour ne pas dire négatifs, lorsque je posais un texte grave ou triste sur une musique entraînante. J’aurai sans doute l’occasion d’aborder de nouveau ce sujet que je vous ferai découvrir les chansons de l’album que je suis en train de fabriquer.

Ainsi se termine les articles sur cette chanson.
Le prochain article parlera de la seule chanson de l’album dont je n’ai pas écrit le texte.

Mise en images

occasion-manquée
L’écriture de la chanson “La part de l’autre” s’appuie sur une digression par rapport à l’oeuvre de Schmitt, une fiction supplémentaire pourrait-on dire : Hitler lui même a-t’il s’imaginer une autre vie ? J’ai choisi d’illustrer cette idée en intégrant dans le texte deux références assez évidentes à d’autres livres : Le journal d’Anne Franck et La résistible ascension d’Aturo Ui.
Mais je cite aussi de nombreux titres ou références à des tableaux du XXème siècle. Les aviez-vous remarquées ? (cliquez bien sur “info” pour avoir le nom de l’oeuvre et son auteur même si je suis sûr que vous n’en aurez pas forcément besoin)