Archives de catégorie : Album

la part de l’autre en chacun de soi

Je débute cette année 2016 par une uchronie.

Derrière ce terme peu connu (et pas très joli), il y a le jeu auquel la plupart d’entre nous s’est certainement déjà prêté : réécrire l’histoire, le “si j’avais…” de nos regrets ou de nos frayeurs rétrospectives.
Eric Emmanuel Schmitt nous parle de Hitler au moment où il aurait pu faire un choix, celui de devenir un autre homme, un peintre. Et de cette hypothèse, il invente un autre XXème siècle. Dernière l’aspect vertigineux de l’exercice, il ne faut pas oublier la tentative de remettre le choix de chacun au niveau de sa responsabilité. Aucun de nous ne peut prétendre être emporté par l’Histoire. Chacun peut y résister. Ceux qui disent ne pas avoir eu le choix n’ont pas exercé leur libre arbitre. Ils ont décidé de ne pas avoir le choix.
Si nous donnons à Hitler ou à d’autres tortionnaires du monde, les connus, les anonymes et les “en-manque-de-reconnaissance” l’absolution d’avoir été contraints par l’Histoire, nous en faisons des victimes et il nous devient impossible de les condamner, de les désigner comme responsable de leurs actes et de leurs décisions.
Au contraire, affirmer qu’ils auraient pu ne pas être ce qu’ils sont devenus, que leurs tentations étaient résistibles par eux-mêmes et non pas seulement par l’entrave des autres, c’est soutenir qu’il faut remettre la responsabilité individuelle au cœur de l’action des hommes, refuser que des groupes désincarnés agissent comme si une volonté générale avait un sens.
L’action d’un groupe vaut-elle plus que la volonté de ses individus ?
Nos votes, nos absentions, nos refus, nos prises de position, nos attentismes, nos mépris, nos ignorances, nos aveuglements, nos capitulations et nos résistances sont des actes uniques dont les conséquences se répercutent indéfiniment sur les murs de l’histoire des hommes comme un écho qui ne s’atténue jamais tout à fait.

Cette chanson vous paraîtra peut-être trop douce pour évoquer le monstre qu’a été Hitler. Mais je ne veux pas en faire un monstre justement. Comme Eric Emmanuel Schmitt, je veux résister à la tentation si confortable de le mettre au ban de l’humanité. On se réveille toujours groggy de s’apercevoir qu’on a croisé un jour un futur pédophile,  de réaliser qu’on a pas vu son enfant s’enfoncer dans la drogue. Mais je veux voir un véritable espoir dans l’idée que rien n’est écrit d’avance, que chacun peut être ramené dans la lumière, détourné de son côté obscur  😉 .

En ce début 2016, tout reste à faire pour contrer ce fatalisme sur le climat, les guerres et la violence de l’intolérance. Beau programme idéaliste mais puisque c’est bien nous tous qui avons mené le monde là où il est, c’est bien à nous tous de le sortir de ce piège.

Bonne année à tous (j’ai bien dit “à tous”)

PS : Ce livre, et je l’espère un peu aussi ma chanson, se proposent comme une réponse à l’appréhension que beaucoup d’entre nous avons eu en apprenant que “mein kampf” était tombé dans le domaine public. Mais je crois qu’il vaut mieux savoir que d’ignorer et qu’il ne faut jamais avoir peur des livres car les livres ne sont jamais dangereux, seules l’ignorance et l’absence d’esprit critique du lecteur sont périlleuses.

Derrière le parfum (Bach the parfum)

Bach

Pour illustrer l’ambiance poisseuse du livre, je voulais une musique sombre.
Je suis allé chercher des sources très éparpillées : du baroque à l’électro-rock.
Vous n’aviez pas remarqué ? Pourtant, l’arpège de piano qui commence à la 27ème seconde est complètement inspiré du jeu du prélude de Jean Sébastien Bach.
Pour vous en convaincre, écoutez : Prélude de Bach

Mon petit secret pour cette composition, je le dois à un logiciel de musique, ezkeys. Il m’a permis de reprendre la partition originale et de l’adapter à mon propre morceau en appliquant mes accords. J’ai ensuite transposé certains arpèges, renversé des accords pour ne garder qu’une effluve de l’origine. Je crois qu’on ne peut s’en rendre compte que si on le sait mais l’idée de cacher cette influence dans le morceau m’a plu.

Une des autres particularité de la chanson, c’est le travail de la voix. Il y a en fait 3 prises de chant. Deux sont identiques. Il a donc fallu que je réussisse à chanter 2 fois sans que les différences ne soient trop audibles. Le fait de distribuer ces 2 chants à droite et à gauche permet de donner une image stéréo très intéressante et j’ai obtenu un timbre assez étrange. La troisième voix est beaucoup plus discrète. Elle reste au centre mais j’ai retiré tout le spectre sonore en dessous de 300 Hz et je chante nettement plus haut.

Pour le côté électro de la chanson, la grosse caisse de la batterie synchronisée avec le synthé vient lancer les couplets de ses 4 “bam bam bam bam”. Les nappes de synthé retiennent le rythme et donne à la chanson son ambiance langoureuse.

Voilà ce que je voulais dire sur “Le parfum”

La bonne ment, c’est pratique (mais il faudrait la renvoyer)

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Le parfum de l’ère du temps

parfum

Laborieuse reprise de mes chroniques dans une ambiance morose où l’époque semble vouloir nous rejouer un air déjà entendu.

“Le parfum” est sans doute le livre le plus connu de ceux que j’évoque dans mon album. Il a été porté à l’écran. Pour ça, il n’est pas le seul puisque “L’insoutenable légèreté de l’être” a été réalisé par Philip Kaufman en 1988 et que “Les chroniques martiennes” ont fait l’objet d’une série télévisée en 1980.
Toutefois, la réalisation du Parfum en 2006 me pose un problème. En effet, de mon point de vue, la force du livre est dans l’exploration du champs lexical de l’odorat. Le film bien que très esthétique et plutôt fidèle à l’histoire peine à nous imprégner de l’ambiance odorante du livre. Patrick Süskind réussi à merveille à faire sentir les choses. Les mots, pour ça, sont bien plus forts que les images. J’en arrive à me dire que l’odeur est plus proche d’une idée que d’une chose. Elle semble finalement aussi abstraite.

Le texte de ma chanson est une tentative d’hommage au style plus qu’à l’histoire du livre. Vous aurez peut-être remarqué comment je m’amuse du double sens des mots “aspirer”, “alambiqué”, “inspiration”, “émanation”.  J’ai recherché l’ambiance lourde et parfois oppressante du texte. J’espère que j’y suis arrivé. Je sais déjà qu’au moins une personne s’est décidée à lire le livre après avoir entendu ma chanson. Et ça, ça fait mon bonheur.

Dans le prochain article, je vous raconterai les petits secrets de la composition de la musique…

Autriche / France : match de nuls

Je ressors aujourd’hui un chanson que j’avais écrite lors de l’arrivée aux affaires de Jörg Haider en Autriche. Aujourd’hui, elle parle de notre pays…