Parmi tous les artistes français, certains parviennent à tracer leur route depuis des années (voire même des dizaines d’années) sans se plier au cirque médiatique. Ils remplissent des salles de concert (Hubert Félix Thiéfaine). Ils publient des albums splendides (Clarika). Je ne sais pas s’ils refusent vraiment la popularité mais leurs œuvres n’ont rien à envier à celles d’autres ni forcément meilleures, ni forcément moins bonnes.
Ce serait peut-être naïf de penser que la qualité d’une oeuvre se mesure de façon inversement proportionnelle à sa célébration par le plus grand nombre. Comme si quantité et qualité étaient incompatibles. Nous sommes tous des consommateurs avant tout.
Alors pourquoi aller chercher plus loin, plus profondément, plus caché, ce qui pourrait nous convenir ? A quoi bon passer du temps à découvrir quand ce qu’on nous met sous les yeux convient déjà à nos oreilles ? Comme pour un produit commercial standard, notre manque de curiosité ne nous prive pas forcément des bonnes choses mais il nous prive de l’occasion de choisir, de faire foisonner le bouillon culturel.
Nous n’avons plus l’excuse de nos parents qui n’avaient que quelques radios à écouter. Pour ma part, enfant de la FM, j’ai déjà moins de motifs d’être ignorant. Mais aujourd’hui, chaque chansons, chaque musique devrait avoir sa chance.
Et pourtant, ce qui aurait dû être le pouvoir rendu à l’initiative individuelle a été très vite repris en main par les mêmes intérêts qu’hier. C’est de nouveau la loi du massif qui domine, celle de la pensée unique ou au mieux alternative à deux positions (j’aime/j’aime pas). On like mais on ne donne un pouce que du bout du doigt. On met finalement toujours les oeuvres à l’index.
Bon, après cette longue intro, je vous propose une nouvelle reprise. C’est à Dominique A que nous nous frottons cette fois. Espérons que ce contact ne le ferait pas rougir. Ce texte est, pour moi, l’un des plus beaux et des plus émouvants de la chanson française de ces 25 dernières années.