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La mort n’est pas le carnaval

Je raconte le sentiment que j’espère inspirer à celle que j’aime juste après qu’elle ait séché ses dernières larmes.
La culpabilité de survivre nous condamne à habiller nos sentiments.  Le fait-on vraiment pour ceux qui sont morts ou pour le jugement des survivants, comme une démonstration de celui qui a la plus grande douleur ?

Je veux déclarer dès à présent à ceux qui me survivront qu’ils pourront très vite m’oublier, je ne viendrai pas les hanter.
La mort est inéluctable (mon lieu commun du jour mais je ne suis pas sûr que tout le monde le sache) et même si en tant que cher disparu, je vous manquerai, il ne sera pas raisonnable de continuer à s’adresser à moi, je ne vous entendrai pas. Il ne servira à rien de me visiter,  je n’en aurai pas conscience. Il sera inutile de porter l’habit du deuil, je ne vous verrai plus.

On ne s’entend plus

Sans doute une de mes chansons les plus ambitieuses. Tout ce que j’aime s’y trouve ; style, paroles, sons, rythme, variations. Musicalement, c’est plutôt rock. Je trouve que ça envoie du lourd. Je me suis régalé en la chantant et j’ai parfois regretté de réussir trop vite mes prises (l’appel du live ?).
J’y parle de cette phrase que vous avez tous dit (du moins j’espère sinon 😥 ) mais qui doit garder toute sa fragilité pour être toujours émouvante.
Publication après publication, j’espère toujours soulever l’enthousiasme. Alors peut-être que cette fois…

“Rêver trop tard”


Cette semaine, je vais être consensuel. Je suis pourtant assez doué d’habitude pour créer des polémiques malgré moi et c’est assez fréquent que mes interventions sur Facebook et d’autres médias (dont l’intranet de mon propre boulot) allument la colère de quelques rageux qui voudraient que tout le monde pense comme eux.

Cette semaine donc je ne pense pas trop prendre de risque en vous proposant cette chanson qui évoque la traite des enfants-soldats. Je serais bien étonné qu’un dictateur vienne sur mon site pour y laisser un commentaire incendiaire.

Le texte est ancien. Il a donc conservé une certaine fraîcheur naïve de mes 16 ans. Seul le prénom de l’ami du narrateur a été mis au malheureux-goût-du-jour.
Elle a été enregistrée comme d’habitude à la maison. Je joue banjo, guitares acoustique et électrique et basse. J’ai programmé les autres instruments (drums, cordes et synthé). Le tout est mixé dans Cubase.
Bonne écoute et lecture.

3919

La fin du petit détour par le projet Intothewood m’a permis de reprendre mes travaux sur l’album “Le soliloque” qui étaient déjà bien avancés. La prise en main d’une nouvelle version de Cubase ‘mon logiciel de création musicale) m’a fait perdre un peu de temps. J’avais malgré tout l’envie de vous faire découvrir cette première chanson que je pense aboutie.
Comme le titre de l’album l’indique un peu, les textes des chansons seront orientés vers des thèmes sur la solitude, l’isolement, l’incompréhension. Comme pour coller à l’actualité (même si j’ai écrit ce texte depuis plus d’un an), la première histoire  parle de cette femme qui n’a pas encore trouvé le courage de surmonter sa peur et d’appeler à l’aide.

Le début de la fin (feat. Raphaël)

lire

Voici donc venu le moment de vous présenter la dernière chanson de l’album.
L’idée du projet m’est venue en 2012.
Les dernières chansons ont été écrites en 2014 et la réalisation s’est achevée en 2015.
Comme je l’avais expliqué au tout début de ces articles, l’idée a été d’écrire sur les livres que j’ai aimés. La première chanson était une introduction autobiographique. La dernière est fiction (pour ceux qui auraient pu se le demander).

“Lire” est réellement une apologie de la lecture, le message que, sans elle, nous sommes abandonnés à nous-même et à la merci des autres. L’ordonnance de Villers-Cotterets par laquelle François 1er imposa en 1539 le français comme la langue dans laquelle les actes juridiques devraient être transcrits signifie bien l’importance qu’il y a à savoir lire.
C’est pouvoir se défendre, prouver, comparer autant que simplement s’instruire (je goûte là un quasi-oxymore car s’instruire peut-il être simple ?).

“Lire” est une pièce en 3 actes. Une sorte de tragédie classique. Mon personnage raconte sa déchéance (j’en ai connu qui occupaient vraiment l’heure de cours à cocher une case de leur cahier toutes les minutes. Au bout de 60 croix, le cours est donc terminé), sa lutte  et sa victoire. Et c’est son enfant et à travers lui son enfance même qui le sauve car c’est aussi de ses premiers moments de lecture que lui viennent sa capacité à réapprendre à lire. On m’a affirmé que la lecture ne peut être oubliée et que pour cette raison on ne peut pas réapprendre quelque chose qu’on n’a pas perdu. Je rencontre pourtant assez souvent des personnes pour qui la lecture est devenue une étrangère, qui mettent en place des stratégies très complexes pour fuir les occasions d’avoir à lire, et qui de ce fait, fatalement, se dé-sociabilisent, s’excluent des décisions et se replient sur elles-mêmes.

Pour cela, “Lire” est aussi un hymne à l’apprentissage et à la conservation de ce savoir qu’est la lecture. Et donc indirectement, c’est un hymne à l’école. Je me demande ce qui serait advenu de ce petit garçon imaginaire s’il avait vécu dans un pays où l’école n’est pas obligatoire. Son parent qui a renoncé à lire aurait-il eu l’envie de lui fournir cet outil malgré tout ? Quand l’enfant créé chez son père cette réaction (un sursaut d’orgueil ?), c’est l’école qui gagne 2 fois, pour l’enfant et pour sa famille.

Demandez vous si vous lisez assez.
Demandez vous si, autour de vous, beaucoup de gens lisent.
Demandez vous pourquoi certains ne lisent pas et essayez de leur communiquer cette envie.

Lorsque j’écris seul ces quelques phrases, à la manière de ces interpellations ridicules sur les murs de facebook (“mets un like et je saurai que tu lis mes posts…), je me demande aussi qui me lit.

J’espère surtout que ces dix chansons vous auront donné une vraie envie de lire.