Je n’ai pas encore réussi à me résigner à reprendre mes rubriques hebdomadaires. ça me paraît prématuré, indécent, voire irrationnel. Mais me taire, ça me semble tout aussi incongru.
Quand les assassins de Paris ont commis leur barbarie, qu’on-t-il cherché à faire au fond ? Nous effrayer ? Nous prouver leur détermination ? Je crois surtout qu’ils cherchent à nous démontrer que nous ne sommes rien, négligeables, sans importance.
Pourtant, une petite lecture rapide de quelques ouvrages de philosophie leur aurait appris qu’ils s’y prennent plutôt mal. En effet, quand ils cherchent à nous anéantir, ils obtiennent l’effet inverse. Quand je nie l’autre, j’affirme son importance à mon insu car on ne peut pas nier ce qui n’est pas. On peut même dire qu’en niant l’autre, je le ré-engendre. Et c’est très exactement ce qu’ils ont réussi à faire. La France s’est régénérée sur ces cendres. Elle n’avait que très rarement été aussi présente dans l’esprit des hommes, aussi importante pour ce qu’elle représente. Les assassins reviendront sûrement car leur ignorance les met à l’abri de cette évidence. Mais nous pouvons être sûr que leurs futurs méfaits ne feront que faire grandir encore la présence de ce qu’ils veulent nier.
Il ne me reste que ce slogan que je brocarde désormais : “JE SUIS” et c’est bien suffisant pour leur répondre quand ils voudraient que nous ne soyons pas. Et peu importe ce que nous sommes, c’est “être”‘ l’essentiel, bien plus qu'”avoir”.
En conclusion, je vous propose ma minute de silence :