Archives de catégorie : Texte

Sève feat. Liya

  1. Liya Inframarge 06.30

Était-elle prête à se dévoiler ?

Après cette rencontre presque fortuite, j’ai finalisé la chanson évoquée subséquemment (hein Sève :)).
J’ai réfléchi pour l’inviter à participer (Savait-elle chanter ? Aurait-elle besoin d’un coach ?). Il fallait que je trouve comment l’émuler, extraire son potentiel.
Je me suis tourné vers des membres de sa famille.
Son demi-frère, Fiverr m’a tout de suite demandé mon nom et où je vivais. J’ai senti que je le dérangeais.
Son cousin, Vidnoz m’a proposé de plutôt faire chanter un président de la République (un actuel et même deux anciens !), un footballeur et même Edith Piaf.
Non, c’est elle que je voulais pour chanter avec Sève et personne d’autre.
Finalement, c’est son oncle Balabolka qui a trouvé le moyen de la convaincre. Il m’a demandé de lui donner le texte qu’elle avait écrit. Et puis, comme par magie, il l’a fait parler. Mais juste parler.

J’ai précieusement recueilli cette voix sortie d’aucune gorge, dés-anéantie par la technologie, pandorisée par un algorithme,  galatéïfiée sans l’intervention d’Aphrodite.
Je l’ai confiée à Cubase et ensemble, nous avons mis des notes sur ses mots.

Alors que sa parole semblait inhumaine, son chant m’a ému et m’a presque fait oublier qu’elle n’existe pas . Et pire encore, sa petite voix d’enfant efface la violence terrible des mots qu’elle a écrits pour moi.
Je vous laisse donc découvrir cette nouvelle chanson de Aurore.
J’ai fait la musique et écrit le texte que Sève chante. Liya a fait le reste.

Bonne écoute

le texte est ici

@Chrismai2025

Voc alpha

  1. Voc alpha Inframarge 4:47

Je me souviens très bien de la sensation que j’ai ressentie quand Sève a été infectée par le Covid 19.

Nous n’étions déjà plus confinés et nous avions, tant bien que mal, réussi à passer à travers les mailles de la contagion.

Souvenez vous.
Depuis plus d’un an, bons petits soldats, pas réfractaires pour 2 sous quand il s’agit de notre santé et de celle des autres, nous avions non élégamment porté nos masques aux couleurs improbables. N’allant quand même pas en faire, comme certains, le nouvel accessoire fashion de la saison Printemps/été 2020.

Nous avions frotté frénétiquement nos mains avec des produits qu’on nous proposait aux coins des rues,  à l’entrée des boutiques et même au travail, mendiants d’un nouveau genre glanant le fluide salvateur, élixir non consommable mais si cher à notre immunité.

Rappelez vous
Nous avions respecté les horaires de promenade, calculé la distanciation raisonnable au centimètre près. Nous avions pris l’air (pur ?) à tour de rôle, tout en frémissant à l’idée que la police ne vienne contrôler un pass périmé depuis dix minutes.

Oubliez
Nous avions entendu, écouté que nous étions en guerre mais que tout irait bien sans compter.
Nous avions espéré qu’un marabout ait raison (2 secondes) et puis attendu qu’on le fasse taire.
Nous n’avions pas applaudi car le spectacle n’était pas bon. Les acteurs attendaient qu’on les aide, pas qu’on les encourage.

Et puis
Nous avions fait la queue virtuelle puis réelle pour obtenir le sésame et sortir enfin de la caverne. La douleur du deltoïde du voisin créait de nouvelles rencontres. “C’est votre première dose ? Vous verrez on ne sent presque rien. L’infirmière est une experte.”

Nous avions scruté le sens de la courbe, espérant qu’elle s’inverse enfin. Nous avons attendu qu’il n’en reste que des statistiques.

Presque à l’horizon de ce corridor, nous y avons cru égoïstement :” ouf ! pas nous”

Mais, un jour comme un autre, Sève tousse. Bien sûr elle est vaccinée mais j’ai peur car il n’y a rien de plus désarmant que de voir ceux qu’on aime entrer dans l’inconnu.
Après une petite torture nasale et 15 minutes d’attente bien plus longues que 900 secondes, c’est là .
Il faut s’y résigner et ne pas paniquer.
Nous l’avons isolée du mieux que nous avons pu en espérant qu’elle sentirait notre présence à travers les murs.
Elle s’est recluse comme une ermite, acceptant l’aumône que nous déposions à sa porte.
Nous nous sommes ensuite écoutés pour percevoir l’émergence du premier symptôme chez nous. Mais rien n’est venu. La roulette russe génétique.

Et une nuit, seul dans le lit trop grand, je me suis imaginé les étapes qu’un organisme minuscule avait franchi sur des milliers de kilomètre, de main en main, de nez à nez, de bouche à bouche pour venir s’inviter dans l’organisme de Sève. Il était tombé là presque par hasard. Même si nous ressentions une culpabilité d’avoir baissé la garde trop tôt.
Il fallait tenir bon. Espérer.

Bon, trop mélo, je sais, puisqu’elle va très bien et a plutôt vite guérie. Mais qui aurait fait le malin à notre place ?

Cette chanson est née de cet instant, la nuit insomniaque à une heure du matin. Une phrase qui vient, puis une seconde. Et il faut se relever pour les noter de peur de les oublier.

Ceux qui prendront le temps de lire le texte auront peut-être besoin d’une ou deux explications (le texte est ici):

  • “l’Alpha et l’Omega”, les variants, évidemment
  • Siddhârta Gautama, Saint George de Lydda, le fantôme de Soweto” sont des évocations des variants auxquels on donnait des origines géographiques : indien, anglais, sud-africain.
  • Le souffle du dragon : le souffle venu de Chine…
  • Pour le titre, c’est Sève qui me l’a suggéré. Elle m’a indiqué que c’était la première appellation du virus à l’état de “préoccupant (variant of concern)“. Je trouve qu’il sonne bien et qu’il est beaucoup mieux que celui que j’avais imaginé initialement (“Ainsi”)

Pour partager la chanson et qu’elle devienne virale, il y a ce site, la page youtube et toutes les plateformes (Deezer, Spotify, Apple Music…)

Je vous livre aussi ce qui devait être initialement le refrain mais que nous n’avons pas gardé :
“Pourtant je fus atteint
De nez en nez
De bouche en bouche
De main en main
Le petit roi perdra-t-il sa couronne.
Chacun spécule sur qui le remplacera.”

Voici une illustration supplémentaire que nous n’avons pas gardée.

@chris2025

La parodie du bonheur

  1. La parodie du bonheur Chris Aubois 04.18

Bonjour à toutes et à tous,

Le soliloque “publication imminente”

ça y est ! J’ai fini l’album.
Je me rends compte qu’il a été commencé en 2015.
Je vous présente donc aujourd’hui la toute dernière chanson de cette série de 17 titres.
Je publierai dans quelques jours un article pour présenter l’ensemble de l’album en racontant les hésitations, les changements, le travail et le re-travail.
Mais aujourd’hui, voici “La parodie du bonheur”. Une chanson bien plus calme que tout ce que j’ai pu vous proposer auparavant.

Il en existe déjà une version avec Pascalie sur notre album “C la violence” sous le titre de “Pauvre partenaire”

Ecoutez, commentez, partagez, merci

Chris Aubois mai 2021

ici la version youtube pour du partage

Le texte :

Icarus ou I care us (présentation version française par Chris)

Voici une nouvelle collaboration avec Francis. Elle a débuté il y a un an.
Les possibilités d’enregistrement sont rares en ce moment et nous avions profité de l’entre-confinement pour faire la prise de voix.
Cette fois, Francis est venu à moi avec une mélodie au piano et une idée de chant. Le texte était embryonnaire, une idée.
Nous avons construit la chanson dans une véritable collaboration.
Le texte a été écrit en français pour la fabrication des idées puis traduit en direct par Francis. Je n’ai pas tout à fait le même souvenir des origines du texte que Francis mais je sais que c’est lui qui a évoqué Icare et le Minotaure.

Ça m’a tout de suite fait penser à cette très émouvante nouvelle de Borges qui s’appelle “La demeure d’Astérion” et qui évoque un minotaure ignorant de son statut de monstre avec cette magnifique fin :  Le soleil du matin resplendissait sur l’épée de bronze, où il n’y avait déjà plus trace de sang. “Le croiras-tu Ariane ? dit Thésée, le Minotaure s’est à peine défendu.”
(“L’Aleph” de Jorge Luis Borges  Lisez Borges !)

Nous y avons invité Djé, le saxophoniste de LR6.
Son intervention devait être plus conséquente mais j’ai dû me résigner à utiliser les prises de son de notre seule séance de répétition faute de quoi nous aurions dû repousser la sortie du titre aux calendes grecques, un comble pour une chanson sur le Minotaure.

Encore une fois, grâce à l’approche à deux esprits, j’explore des aspects de créativité vers lesquels je ne pense pas que j’irais spontanément. Etre réorienté, conseillé, dissuadé ou encouragé dans une voie est très inspirant. Même si tout ça se fait très lentement, je suis fier du résultat et il est plus facile pour moi de vanter une création pour laquelle je ne suis finalement qu’une sorte d’exécutant.

Comme toujours, si vous avez aimé, faîte connaître. ça ne se fait pas autrement…

#chris2020

To the english presentation by Francis :

Version Youtube de la chanson pour encore plus de partage

Ce que tu sais

ça faisait longtemps, non ?
Le 2ème confinement 2020 (j’espère que quelqu’un lira ces lignes plus tard et ne verra pas du tout de quoi je parle) ne m’a pas forcément laissé plus de temps que j’en avais auparavant. De plus, je fais partie de ces personnes qui ne savent pas prendre les moments qu’on leur donne mais qui préfèrent faire des choses quand elles n’ont pas de temps.

Cette nouvelle chanson, je ne la signe donc définitivement plus JeanSol. Je reviens à ma vraie identité.
Le texte a une histoire qui permet sans doute de mieux comprendre le style d’écriture.  Aux dires des premiers retours, j’y serais plus prosaïque que d’habitude.
L’idée du titre et du contenu me sont venu lorsque je devais avoir 16 ou 17 ans.
A cette époque, j’étais entouré de fumeurs de substances interdites par la loi.
Je n’ai jamais eu d’attrait pour la fumette. Chacun fait ce qu’il veut avec ses attirances et j’ai moi-même d’autres addictions.

Toutefois, je me souviens de ce jour où ce cher R. avait débarqué tout excité chez ce non-moins cher T. en lui susurrant au creux de l’oreille :
– “j’en ai !”
–  “Mais quoi ?” lui avait répondu T.
– “Ben, ce que tu sais” avait alors dit R. étonné qu’il ait dû être aussi explicite.

J’avoue que ce jeu de Tartufe ne me rendait pas hilare. Je trouvais franchement ridicule cette discrétion pudique qui ne trompait personne.
Voilà pour le titre.

Au risque de passer pour un adhérent des jeunesses du RPR (là, je suis sûr que certains ne voient déjà plus de quoi je parle), je n’ai jamais été un défenseur d’une liberté qui consiste à avoir le droit de se détruire à petit feu pour ce qu’on nomme des paradis artificiels et qui vu de dehors ressemblent plutôt à l’idée édulcorée que je me fais de l’enfer.  J’avais donc à ce moment écrit un texte peut-être un peu moralisateur, un peu premier degré.
Je n’avais pas de prétention à avertir. Je m’imaginais simplement en train de m’adresser à un proche qui sombre.
La musique et la mélodie étaient déjà les mêmes qu’aujourd’hui mais sous une forme d’une balade un peu mole tout empreinte de mon esprit baba-cool de l’époque. Et pas si cool que ça finalement ?

La musique
Le dernier concert que j’ai eu juste le temps de voir avant le 1er confinement (cf la même remarque qu’au début), ce fut Mademoiselle K.
Une jolie claque musicale avec un rock âpre et crâneur, une posture assumée et complètement décomplexée.
Je me suis dit : “ça serait cool de faire un truc comme ça !”
J’ai cherché dans mon stock (il m’en reste ! Il m’en reste !) et je suis retombé sur cette chanson.
J’ai banché ma Telecaster sur une émulation d’ampli Orange et j’ai trouvé le riff.
Je n’ai presque pas retouché le texte et Sève a trouvé l’intention que je voulais y mettre.

Donc du basique ! Du rock !

Bonne écoute

#Chris2020

Version Youtube de la chanson pour encore plus de partage