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I care us or Icarus (presentation english version by Francis)
I’ve been playing various versions of the piano version of this song for many years, but I think its first public airing was on a Brittany Ferries boat, crossing the famous “manche” or English Channel as we prefer to call it. It was an overnight crossing, and I had spotted the grand piano in the appropriately named “piano bar”, and looked forward to a pleasant evening of ivory tinkling, delivered by a professional player. However after a small amount of patience, with a second drink in hand, it became apparent that our evening was to be diminished by the lack of a pianist. With a certain amount of Dutch courage I applied at the bar for the replacement role, which to my surprise was duly accepted. To a round of applause I lifted the keyboard lid, and it then dawned on me that an expectant audience would demand a certain quality of gentle smooth playing, which is not really my style. What could I open with? Then, as if by magic, three seconds later, a new gentle version of “I care us” flowed from my fingertips. Encouraged by the appreciative sounds from the tables, I continued for an hour, playing in a new, softer style.
Many years later, at Chris’s studio, we had just finished our previous track. “What’s next?” he said. Eyeing the electric piano nearby, and with the help of a long cable, I played a couple of my creations including this track. “That one” he said. “Have you got lyrics for it? “. “Well” I said hesitatingly , “You know you like Greek things”, to which he replied “Yes, like kebabs”, which I must say still makes me laugh now when I think of it. My response was “haha more like Greek mythology” knowing full well that Chris was well read in this subject. Well the long and the short of it was that although I had originally envisaged this song to be harder with tougher lyrics, I had also an alternative “flying wings” analogy in my head. The story of Icarus, and his ill-fated flight of freedom seemed to be an appropriate starting point. This idea was met with some enthusiasm, and we re-constructed the story, making a few alterations to the original. The lyrics are all from the Minotaur’s point of view, and in our version he creates the wings using magic, but is let down again by Icarus’s father….We had a lot of fun writing this, and it has been a year in production. Look out for Chris’s incredible guitar and bass throughout the song, and especially in the instrumental sections, and the saxophone courtesy of Djé (from LR6 band. I am really happy with my vocals in this, and I must thank Chris for mixing and mastering this track to such a high quality.
Francis2020
Vers la présentation française par Chris :
Version Youtube de la chanson pour encore plus de partage
Icarus ou I care us (présentation version française par Chris)
Voici une nouvelle collaboration avec Francis. Elle a débuté il y a un an.
Les possibilités d’enregistrement sont rares en ce moment et nous avions profité de l’entre-confinement pour faire la prise de voix.
Cette fois, Francis est venu à moi avec une mélodie au piano et une idée de chant. Le texte était embryonnaire, une idée.
Nous avons construit la chanson dans une véritable collaboration.
Le texte a été écrit en français pour la fabrication des idées puis traduit en direct par Francis. Je n’ai pas tout à fait le même souvenir des origines du texte que Francis mais je sais que c’est lui qui a évoqué Icare et le Minotaure.
Ça m’a tout de suite fait penser à cette très émouvante nouvelle de Borges qui s’appelle “La demeure d’Astérion” et qui évoque un minotaure ignorant de son statut de monstre avec cette magnifique fin : Le soleil du matin resplendissait sur l’épée de bronze, où il n’y avait déjà plus trace de sang. “Le croiras-tu Ariane ? dit Thésée, le Minotaure s’est à peine défendu.”
(“L’Aleph” de Jorge Luis Borges Lisez Borges !)
Nous y avons invité Djé, le saxophoniste de LR6.
Son intervention devait être plus conséquente mais j’ai dû me résigner à utiliser les prises de son de notre seule séance de répétition faute de quoi nous aurions dû repousser la sortie du titre aux calendes grecques, un comble pour une chanson sur le Minotaure.
Encore une fois, grâce à l’approche à deux esprits, j’explore des aspects de créativité vers lesquels je ne pense pas que j’irais spontanément. Etre réorienté, conseillé, dissuadé ou encouragé dans une voie est très inspirant. Même si tout ça se fait très lentement, je suis fier du résultat et il est plus facile pour moi de vanter une création pour laquelle je ne suis finalement qu’une sorte d’exécutant.
Comme toujours, si vous avez aimé, faîte connaître. ça ne se fait pas autrement…
#chris2020
To the english presentation by Francis :
Version Youtube de la chanson pour encore plus de partage
Aleph
“Aleph” a été longtemps le pseudonyme que j’utilisais pour mon activité de musicien.
L’origine de ce choix remonte à mes études de philosophie. Roland Quilliot nous avait fait découvrir un recueil de nouvelles Jorge Luis Borges, un auteur argentin. Son oeuvre n’est pas tout à fait ce qu’on pourrait qualifier de easy-listening. Je veux dire par là que cette littérature ne donne du plaisir que si on s’y immerge complètement. Borges est considéré comme un poète mais c’est surtout l’imprégnation métaphysique de son oeuvre qui m’a parlé.
Dans le recueil qui s’appelle donc “L’Aleph”, on trouve plusieurs contes dont la nouvelle éponyme qui m’a inspiré la chanson.
Il m’est si difficile d’expliquer ce que représente ce texte pour moi que je ne vois pas vraiment d’autre solution que de nouveau vous inviter à en lire l’extrait que je partage, en espérant qu’il vous donnera envie de lire le reste.
Le sens de ma chanson tourne lui autour d’une évocation du vertige que me donne le texte de Borges. J’aime la disproportion, les oxymores et le va-et-vient entre deux infinis qu’il propose . J’ai donc eu envie (besoin) de continuer cet inventaire de contradictions assumées. Je trouve certaines similitudes avec l’écriture foisonnante d’un autre de mes auteurs favoris, Umberto Eco.