J’approche de la fin de la phase. Le moment discret où je me dis qu’il est temps de clore mon travail. Un rythme invisible, une cadence de chansons qui me donnent l’impression d’une unité. J’ai essayé de traquer cette thématique, celle du soliloque. Je l’ai déjà dit mais c’est l’impression que j’ai parfois quand je produis mes chansons.
Là, j’y suis presque. La chanson éponyme et il ne restera plus qu’une, voire deux chansons.
“Le soliloque” est un ancien texte que j’ai remanié plusieurs fois. L’inspiration des paroles et de la musique m’est venue de la bande originale du film “Phantom of the Paradise” de Brian de Palma et plus particulièrement de la chanson “Beauty and the beast” de Paul Williams. Mais le thème s’est affiné et a vraiment pris tout son sens quand j’ai trouvé son titre. Le mythe de Faust est toujours présent au début mais ensuite, il y a toutes les autres conversations imaginaires. Celles avec dieu, celles avec l’écrit, avec l’ami absent, celui qu’on fuit et enfin soi-même. Pour moi (c’est juste ma thèse), ce qui nous pousse dans cette solitude, c’est simplement la peur. Parler à ce qui ne peut pas nous répondre, nous contredire.
Toutes les autres chansons que je vous ai proposées sous cette bannière parlent d’autres formes de soliloques : Le posthume (La mort n’est pas le carnaval), celui d’une femme (3919), les dernières pensées d’un enfant-soldat (Rêver trop tard), l’acceptation de ses différences (3 mouvements distincts). Pour les autres textes, c’est plus dilué mais c’est bien là : “On ne s’entend plus” parle du double monologue de la dispute dans le couple. “Nous sommes tous des clients” de l’aveuglement du consommateur. “Le paradis” de la difficulté de prendre la protection de l’autre. “Austria” : l’absurde surdité des nations qui n’entendent pas l’histoire se répéter. “La beauté de l’inutile” : le doute face à l’écriture.
J’ai bien conscience qu’à ce jeu, on peut raccrocher toutes les chansons du monde à mon thème.
Artificiel donc ? Universel plutôt.
Bonne écoute
Chris le 08/10/19