“A combattre sans risque, on triomphe sans gloire”.
Je ne cherche pas nécessairement un triomphe (quoique ça ne dépend que de vous) mais, pour cette dernière chanson de notre album de reprises, j’ai accepté de m’aventurer sur des terres inconnues. L’idole des jeunes n’est pas tout à fait dans la liste des artistes que j’emmènerais sur une ile déserte (encore faut-il pouvoir prévoir ce genre de déboire). J’ai donc essayé de trouver des excuses pour ne pas le faire quand j’ai vu cette chanson dans les listes des propositions que Sève m’a faite au moment où nous choisissions les 10 titres qui allaient composer “De fil en aiguille”. Elle l’avait aussi choisie par esprit de conquête car il ne me semble pas l’avoir déjà entendue fredonner les portes du pénitencier le matin sous la douche.
Après m’être fait une raison, j’ai tourné longuement autour de l’objet. Comment s’approprie t-on un tel monstre, sans paraître ironique, parodique, irrespectueux, lâche et en gardant sa propre identité.
Il m’a fallu au moins 5 ou 6 versions (il y a même une version jazzy !) pour commencer à me satisfaire de cette appropriation. Je n’ai pas joué les iconoclastes mais je crois que nous avons réussi à créer quelque chose de neuf. Et là, soit je réconcilie les deux camps (les anti et les fans), soit je me les mets tous à dos.
Pour parodier le jury de “the voice”, cette chanson est très difficile. Mais là c’est vrai.
J.J Goldman est à la compo et il semble qu’il se soit bien amusé avec les capacités vocales de son interprète. Les lignes mélodiques sont loin d’être évidentes et le passage du couplet au refrain est si compliqué à accrocher que j’ai trouvé une vidéo où Goldman ne s’y essaie même pas et reste dans la même tonalité. Pour y arriver, il a fallu que je glisse une note référence qui permet à Sève de passer dans la bonne tonalité.
En tout cas, j’assume totalement cette aventure et j’espère que vous y prendrez du plaisir.
Bonne écoute.