Archives par mot-clé : raphaël

sessions acoustiques

  1. Lumière Chris Aubois 04:42
  2. Eléa Chris Aubois 08:00
  3. Alphabet Chris Aubois 04:35

Pour ce début d’année, j’ai décidé de finir l’album “Le soliloque”. Toutes les chansons sont enregistrées et vous avez pu les découvrir au fur et à mesure. Il ne me reste qu’à choisir l’ordre des 14 chansons (oui, 14, quand même), à créer les visuels, à imaginer l’unité et la cohérence pour en faire un véritable album.

En attendant, j’ai eu envie de réexplorer certaines de mes anciennes chansons. Voici donc 3 nouvelles versions complètement acoustiques.
ça signifie que je n’ai utilisé que des instruments réels, en prises directes, soit en acoustique simple, soit par la prise de son d’un ampli (une fois en fait pour le solo de guitare électrique de “Eléa”).

Mon choix s’est porté sur les chansons que j’ai écrites pour chacun de mes enfants.
Il y a donc  :
“Lumière” pour Lucas
“Eléa” pour …et bien…Eléa 🙂
“Alphabet” pour Raphaël et la fratrie

  • Lumière

“Lumière” est dédiée à Lucas.
Il y a ma guitare ED-2 de Maestro, jouée 2 fois : A droite avec capodastre en case 1 et à gauche avec capodastre en case 6 ; ça permet d’obtenir une spatialisation du son et un flottement des notes (très remarquable pour une écoute au casque). J’ai ajouté mon métallophone. C’est un instrument que je possède depuis 35 ans. J’aurais pu choisir une version synthé du même instrument, plus facile à mixer mais je voulais respecter mon deal acoustique. Vous retrouverez aussi ma guitare classique Yamaha CG-131S pour le solo en milieu et fin de morceau.
La première version de cette chanson se trouve dans mon album “Aleph/Le roman et l’étincelle”.
Le texte joue sur le sens premier de Lucas qui vient (je crois) du mot lux qui veut dire (souvenez-vous de vos cours de latin) “Lumière”. La chanson en explore donc le champ lexical  : chambre noire, obscurité, photon, azur (Lucas est un garçon), prisme, etc. Mais aussi de ce qui dévie la lumière : la gravité, la singularité (horizon des évènements dans un trou noir). La phrase “ce n’est pas un lux qui soit” fait bien sûr référence à Fiat lux.
Pour le titre de l’album “le roman et l’étincelle”. L’étincelle, c’est encore cette lumière.
Le roman, c’est la “Nuit des temps” de René Barjavel.

  • Eléa

“Eléa” est d’abord un roman de Barjavel et le prénom de l’héroïne de ce roman.
C’est aussi le prénom que nous avons choisi pour notre fille dès 1992 alors qu’elle n’est née qu’en 2004.
Je l’ai déjà avoué, la musique de cette chanson est complètement inspirée de la chanson “Again” de Archive. Je pense toutefois m’en éloigner un peu avec cette version acoustique.
Il y a ma guitare ED-2 à gauche sans capodastre et mon autre maestro EO-1 à droite, toujours sans capodastre.
Contrairement à “Lumière”, l’arpège est quasiment identique. C’est cette façon de faire qui créé la sensation de stéréo. Les guitares n’ayant pas tout à fait la même tessiture, le son n’en est que plus riche. Il y a ma voix deux fois.
Il y a aussi le solo joué sur ma Telecaster Squier Classic Vibe avec capture sur un micro dynamique TB75 (imitation pas mal réussie d’un SM57) devant un ampli à lampe Blackstar HT5 .
Pas grand chose à dire sur le texte. Il parle de ma deuxième émotion d’être redevenu père et du long moment qui s’est écoulé entre l’instant où nous avions imaginé Eléa et sa venue.
La première version de cette chanson est aussi sur “Aleph/le roman et l’étincelle”
Jamais deux sans trois dit-on souvent.

  • Alphabet

” Alphabet”. Jamais 2 sans 3. Et pourtant, si cette chanson n’est pas sur l’album dédié aux enfants mais sur “Janus”, c’est parce que nous ne pensions pas repartir une troisième fois pour l’aventure parentale. Raphaël est né en 2007 suite à une campagne de lobbying de Sève qui ne se voyait pas s’arrêter à deux.
Toujours le ED-2 à gauche et à droite. Sans capodastre à gauche et capo en case 7 à droite, pour donner ce petit air de mandoline. A ça s’ajoute le Kalimba que mes 3 enfants m’ont offert pour noël 2020. Aussitôt reçu, aussitôt utilisé (donc pas très bien…).
L’alphabet, c’est l’idée de la composition génétique, le mélange aléatoire dont on ne peut pas prévoir le résultat, et l’angoisse qui va avec (une lettre de trop) quand on décide de faire des enfants à presque 40 ans.

Les prises de son des guitares acoustiques ont été faite avec un micro statique AKG P170 et les voix avec un Bluebird SL à condensateur.

La pochette des chansons provient de mon cadeau de fête des pères 2012.

J’espère que vous apprécierez la douceur que j’ai essayé de communiquer dans ces trois chansons. Elle la manifestation de la tendresse et de l’amour que j’ai pour ma fille et mes fils.

Chris 2021

 

Le début de la fin (feat. Raphaël)

lire

Voici donc venu le moment de vous présenter la dernière chanson de l’album.
L’idée du projet m’est venue en 2012.
Les dernières chansons ont été écrites en 2014 et la réalisation s’est achevée en 2015.
Comme je l’avais expliqué au tout début de ces articles, l’idée a été d’écrire sur les livres que j’ai aimés. La première chanson était une introduction autobiographique. La dernière est fiction (pour ceux qui auraient pu se le demander).

“Lire” est réellement une apologie de la lecture, le message que, sans elle, nous sommes abandonnés à nous-même et à la merci des autres. L’ordonnance de Villers-Cotterets par laquelle François 1er imposa en 1539 le français comme la langue dans laquelle les actes juridiques devraient être transcrits signifie bien l’importance qu’il y a à savoir lire.
C’est pouvoir se défendre, prouver, comparer autant que simplement s’instruire (je goûte là un quasi-oxymore car s’instruire peut-il être simple ?).

“Lire” est une pièce en 3 actes. Une sorte de tragédie classique. Mon personnage raconte sa déchéance (j’en ai connu qui occupaient vraiment l’heure de cours à cocher une case de leur cahier toutes les minutes. Au bout de 60 croix, le cours est donc terminé), sa lutte  et sa victoire. Et c’est son enfant et à travers lui son enfance même qui le sauve car c’est aussi de ses premiers moments de lecture que lui viennent sa capacité à réapprendre à lire. On m’a affirmé que la lecture ne peut être oubliée et que pour cette raison on ne peut pas réapprendre quelque chose qu’on n’a pas perdu. Je rencontre pourtant assez souvent des personnes pour qui la lecture est devenue une étrangère, qui mettent en place des stratégies très complexes pour fuir les occasions d’avoir à lire, et qui de ce fait, fatalement, se dé-sociabilisent, s’excluent des décisions et se replient sur elles-mêmes.

Pour cela, “Lire” est aussi un hymne à l’apprentissage et à la conservation de ce savoir qu’est la lecture. Et donc indirectement, c’est un hymne à l’école. Je me demande ce qui serait advenu de ce petit garçon imaginaire s’il avait vécu dans un pays où l’école n’est pas obligatoire. Son parent qui a renoncé à lire aurait-il eu l’envie de lui fournir cet outil malgré tout ? Quand l’enfant créé chez son père cette réaction (un sursaut d’orgueil ?), c’est l’école qui gagne 2 fois, pour l’enfant et pour sa famille.

Demandez vous si vous lisez assez.
Demandez vous si, autour de vous, beaucoup de gens lisent.
Demandez vous pourquoi certains ne lisent pas et essayez de leur communiquer cette envie.

Lorsque j’écris seul ces quelques phrases, à la manière de ces interpellations ridicules sur les murs de facebook (“mets un like et je saurai que tu lis mes posts…), je me demande aussi qui me lit.

J’espère surtout que ces dix chansons vous auront donné une vraie envie de lire.